Depuis le mois de janvier 2022, 30 collectifs en lutte contre des projets routiers, dont notre association, travaillent en coalition pour porter des propositions communes et résister ensemble à l’artificialisation des sols et à l’augmentation des émissions de GES.
Aujourd’hui, les collectifs en lutte partout sur le territoire formulent une demande claire aux député-es : un moratoire sur tous ces projets, dans l’attente de leur ré-examen à la lumière des enjeux actuels, ainsi que des objectifs de la Stratégie Nationale Bas Carbone, de l’objectifs Zéro Artificialisation Nette et de la feuille de route économie circulaire.
« La France : plus d’un million de kilomètres de routes : le record d’Europe par habitant. La surface routière dépasse la surface habitable. Pourtant, des dizaines de projets sont encore soutenus actuellement par l’Etat, en dépit des stratégies nationales Bas Carbone et Zéro Artificialisation Nette.
Nous, collectifs en lutte contre ces projets routiers destructeurs, nous unissons nos forces pour résister à ces infrastructures inutiles et imposées.
Nous nous sommes rassemblé-es depuis plusieurs mois dans une coordination nationale, et nous avons une demande simple à vous formuler:
Il est encore temps de prendre un autre chemin, et de stopper la destruction des paysages et la course folle vers l’augmentation des pollutions et émissions de CO2. Le Pays de Galles l’a déjà fait, pourquoi pas nous ?
Les raisons de s’opposer à tous ces projets existent, elles sont simples, et elles sont nombreuses :
– Construire des routes, c’est augmenter le trafic routier et l’étalement urbain. Un nouvel aménagement routier ne fait pas gagner de temps, au contraire. Les nouvelles routes induisent du trafic, et multiplient l’artificialisation des terres naturelles et agricoles en facilitant par exemple l’implantation de zones pavillonnaires ou logistiques. Aucune nouvelle route n’a jamais réduit les embouteillages, c’est un mensonge. Au contraire, elle sera très vite saturée par de nouveaux bouchons (paradoxe de Braess)
– Construire des routes, c’est augmenter les émissions de gaz à effet de serre, alors qu’il est urgent de les réduire pour lutter contre le changement climatique.
– Construire des routes, c’est détruire des milliers d’hectares d’espaces naturels, agricoles et forestiers. C’est détruire des écosystèmes, des espèces protégées, et abîmer la biodiversité.
– Construire des routes c’est gaspiller 13 milliard d’euros d’argent public, 13 milliards ! Imaginez tous les services publics qui pourraient être améliorés, créés. Plus de trains, plus d’écoles et de professeurs, des hôpitaux et des soignant-es traité-es correctement, plus de moyens pour la protection de l’enfance. De l’argent au service de l’intérêt général, non pas des intérêts privés des bétonneurs !
– Construire des routes, c’est nous enfermer toujours plus dans un modèle tout voiture, insoutenable socialement comme écologiquement. L’essence, les voitures thermiques ou électriques, tout ce qui est nécessaire au transport routier, cela coûte aussi cher, très cher, à toutes les personnes qui ont besoin de se déplacer quotidiennement. La route n’est pas un moyen de transport accessible à tout le monde, et les nombreux projets d’autoroute à péage vont augmenter encore la facture des usagers. Près d’un breton sur 5 est en précarité de mobilités!
– Construire des routes c’est augmenter la pollution chronique ou accidentelle liée à la circulation des personnes et des marchandises par la route. Les risques que ce mode de transports fait peser sur notre santé à toutes et tous, en polluant l’air que l’on respire, en menaçant les ressources en eau, et par le bruit infernal de la circulation, sont inacceptables !
Pour toutes ces raisons, il est urgent de mettre fin à ces projets.
Ensemble, nous vous demandons de porter à l’Assemblée Nationale la proposition d’un moratoire sur tous ces projets d’infrastructures routières, assorti d’une remise à l’étude de leur légitimité à l’aune des enjeux climatiques, environnementaux, et sociétaux.
Soutenez, rejoignez nos luttes, demandez avec nous ce moratoire pour mettre les routes en déroute ! »